Penchés
sur le Plan, les cinq frères observaient les révolutionnaires agir sur le
territoire français. Accélérant la vitesse de défilement ils virent
effectivement le mouvement se propager très rapidement et déborder des
frontières. Apparemment les peuples européens souffraient des mêmes problèmes.
Lesquels ?
Décidés
à comprendre, ils visionnèrent l’antre de toutes les décisions : un
conseil très restreint se tenait au plus haut niveau à Bruxelles dans une salle
très feutrée.
– Apparemment le dernier pays au monde qui détiendra le pétrole sera la Russie
– On ne peut le nier, répondit l’anglais… Mon cher, ton bon peuple français a
laissé partir son patrimoine, ou plutôt c’est la conséquence de mauvaises
politiques. Toute l’Europe s’est partagé ton petit pays en achetant les terres
et les propriétés. Nous avons même reconquis une partie du sud-ouest que nous
possédions au Moyen-âge, fit-il en souriant. Le résultat c’est que vous n’êtes
plus maîtres chez vous, mais que vous ne vous en êtes pas aperçus. Drôle,
non ? Vous voilà usagers, juste occupants et bientôt domestiqués ?
Il se
mit à rire, puis il redevint très sérieux :
– C'est une autre façon de faire l'Europe... Alors
il faut empêcher que la situation bascule, car c’est ce qui se prépare en ce
moment. Il y va de notre intérêt à tous.
– Les causes de la crise ne sont pas les mêmes partout, dit alors la
représentante de la Suède,
– Un
peuple qui ne travaille pas ne peut pas s’en sortir dans l’économie actuelle, chez
nous, en Angleterre le travail est libre, c’est absolument nécessaire. Il y a
longtemps que la France
– C’est
curieux, non ?
– Une
question, demanda le français en se tournant vers elle : la Suède
– Je crains, répondit-elle, que votre peuple n’ait pas conscience du
danger, qu’il n’ait pas compris la situation que vous, les politiques, vous vous
êtes évertués à cacher depuis de si longues années. Aussi dans ce contexte, je
ne vois pas qui saurait intervenir… Nous, nous sommes depuis longtemps dans le
participatif, le peuple sait, il décide. Mais le caractère
français n’est pas conciliant. Est-ce pour cela que l'on passe son temps à le tromper ? Non, je ne vois pas comment on pourrait
faire évoluer les choses rapidement. D’ailleurs les français ont essayé, mais
ils s’y prennent tellement mal…Vous vous êtes cassé le nez, c’est bien
l’expression française, non ?
– Mais
ma chère, reprit l’anglais, ils ont un caractère qui les pousse à chaque fois
aux extrêmes, aux électrochocs, car pour eux du chaos renaît la vie
nouvelle ! Toute leur histoire le prouve. En fait le phénomène chez eux,
dans ce creuset comme vous le dites, c’est une cristallisation ! Après, ça
explose. Il est clair que les russes attendent le moment propice. Je crains le
pire. Mais comment vont-ils s’y prendre ? Ce serait une violation de toutes
les règles internationales !
– Moi je crains, fit le français à voix basse, qu’ils n’en aient cure. C’est le
pouvoir européen face à la Chine
- ê☺ê-
La main
d’Enki se retira de l’écran géant, les autres firent de même, il s’éteignit.
– Eh
bien, fit Nynki, nous voilà fixés. Est-ce que cela vous a donné des
idées ?
– Il n’y a pas grand choix, intervint Ankus. Il faut prendre la tête du
mouvement révolutionnaire par un coup d’éclat « à la française » dont
l’armée ne viendra pas à bout, c’est le seul moyen de se faire remarquer et de
devenir force de proposition, ainsi le pouvoir sera à portée de main.
– Tu sais bien que Neky ne pourra que guérir ! Ce n’est pas très adapté, fit
remarquer l’aîné.
– Je ne suis pas d’accord fit alors l’intéressé. Cela peut très à propos,
servir de coup d’éclat. Celui qui guérit peut paraître invincible à leurs yeux.
C’est un concept intéressant. Je suis certain qu’ils imaginent mal que leurs
propres médecins peuvent mourir du cancer comme un pékin moyen.
– Pourquoi pas ? remarqua alors Enki. On va soigneusement structurer les
détails de notre opération.
- ☺-
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